Un nouveau chapitre dramatique s'est écrit dans les relations tendues entre les supporters de football et les forces de l'ordre, samedi dernier à Dunkerque. Les Green Angels, groupe de supporters de l'AS Saint-Étienne, ont été victimes de ce qu'ils dénoncent comme des violences policières disproportionnées à l'issue de la défaite de leur équipe face à Dunkerque (1-0). Le bilan est particulièrement lourd avec une vingtaine de blessés parmi les supporters stéphanois, certains souffrant de fractures et de commotions cérébrales. Cette situation dramatique intervient dans un contexte déjà tendu pour ce groupe de supporters, qui navigue depuis plus d'un an sous la menace constante des autorités et qui avait récemment évité de justesse une dissolution administrative. L'incident soulève des questions cruciales sur les méthodes d'intervention des forces de l'ordre lors des événements sportifs et relance le débat sur la gestion de l'ordre public dans les stades français.
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Des violences dénoncées par les supporters
Le témoignage des Green Angels dans leur communiqué officiel révèle l'ampleur des violences subies dans l'enceinte dunkerquoise. Selon leur version des faits, "À la fin du match, les forces de l'ordre ont reçu l'ordre de charger, dans un espace réduit, alors qu'aucun supporter ne leur était hostile". Les supporters stéphanois décrivent des pratiques qu'ils qualifient d'illégales et dangereuses, énumérant précisément les méthodes utilisées contre eux. Le groupe dénonce notamment des "coups de matraque à la tête, tirs de flash-ball à bout portant et au-dessus de la ceinture, et gazage de supporters, dont de nombreuses femmes, restées en retrait contre un mur". Cette description détaillée suggère une intervention particulièrement brutale, d'autant plus choquante qu'elle aurait visé des personnes non hostiles, y compris des femmes qui s'étaient mises à l'écart. Le caractère systématique de ces violences, selon le témoignage des supporters, interroge sur les consignes données aux forces de l'ordre et sur le respect des protocoles d'intervention dans de telles situations.
Un bilan médical alarmant
Les conséquences physiques de cette intervention policière sont particulièrement préoccupantes et témoignent de la violence des affrontements. Le bilan médical établi par les Green Angels fait état de multiples traumatismes graves parmi les supporters présents. Outre les nombreuses blessures superficielles, plusieurs supporters souffrent de fractures et de commotions cérébrales, témoignant de la brutalité des coups portés. Le cas le plus grave concerne un jeune homme hospitalisé en soins intensifs dans un établissement du Nord, victime d'une "hémorragie interne au rein liée à un tir de LBD". Cette blessure particulièrement sérieuse soulève des questions sur l'usage des lanceurs de balles de défense, armes dont l'utilisation fait régulièrement débat en raison de leur dangerosité potentielle. La gravité de ces blessures contraste avec le caractère supposé non hostile des supporters au moment de l'intervention, selon leur témoignage, et alimente les interrogations sur la proportionnalité de la réponse policière face à la situation réelle sur le terrain.
Enquête et soutiens institutionnels
Face à la gravité des accusations portées par les supporters stéphanois, plusieurs acteurs se mobilisent pour faire la lumière sur ces événements. L'AS Saint-Étienne elle-même a apporté son soutien officiel aux Green Angels en publiant un communiqué, marquant ainsi une solidarité institutionnelle rare entre un club et ses supporters dans ce type d'affaire. Cette prise de position du club témoigne de la crédibilité accordée aux témoignages des supporters et de la gravité perçue de la situation. La préfecture du Nord a annoncé l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur ces agissements, répondant ainsi aux demandes des Green Angels. Selon les informations rapportées par L'Équipe, l'incident aurait été déclenché par un étendard brandi par un supporter stéphanois pendant le match, élément qui pourrait éclairer les motivations de l'intervention policière mais qui ne justifierait pas nécessairement la violence dénoncée par les supporters.
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