L'ancien entraîneur de l'AS Saint-Étienne, Olivier Dall'Oglio, a livré une analyse sans concession de son passage chez les Verts et des raisons qui ont mené le club à la relégation. Dans des déclarations fracassantes, le technicien révèle avoir anticipé les difficultés dès l'intersaison et avoir alerté à plusieurs reprises les nouveaux dirigeants sur les lacunes du recrutement estival. Ses propos mettent en lumière les tensions internes et les erreurs stratégiques qui ont précipité la chute d'un club historique du football français. Cette prise de parole intervient alors que l'ASSE évolue désormais en Ligue 2, une situation que Dall'Oglio qualifie d'inacceptable pour une institution de cette envergure. Le coach dévoile également les dessous de sa relation compliquée avec Kilmer Sports Ventures et explique pourquoi ses recommandations n'ont pas été suivies.
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Des alertes ignorées par la direction
Olivier Dall'Oglio révèle avoir joué le rôle de lanceur d'alerte dès l'été précédant la saison catastrophique. "Certainement que j'ai fait des erreurs à Saint-Etienne et que des choix n'ont pas été judicieux, mais mon staff pourrait vous le dire, on avait anticipé ces grandes difficultés dès l'intersaison", confie-t-il avec une lucidité remarquable. L'entraîneur explique avoir multiplié les discussions avec les dirigeants concernant le recrutement estival, insistant sur les problèmes à venir. Sa vision s'est malheureusement révélée prophétique, puisque l'équipe a effectivement connu les difficultés qu'il avait prédites. Le technicien souligne que ces alertes répétées n'ont pas été prises au sérieux par la direction, créant un fossé entre sa vision du terrain et les ambitions des nouveaux propriétaires. Cette situation a généré des tensions croissantes qui ont culminé avec son éviction en décembre, une décision qu'il a acceptée sans surprise mais avec amertume.
Une stratégie mercato inadaptée à la réalité du terrain
L'ancien coach stéphanois dénonce une approche mercato déconnectée des réalités de la Ligue 1. Il pointe du doigt la naïveté des dirigeants qui ont misé sur des profils inadaptés : "Ce qui peut être surprenant quand on est un dirigeant d'un certain niveau, c'est de penser que tout va se passer très vite, qu'un garçon qui arrive de Nouvelle-Zélande (Ben Old, ndlr) ou d'Autriche (Augustine Boakye, ndlr), en étant très jeune, va être immédiatement performant". Cette critique vise directement la philosophie de Kilmer Sports Ventures, axée sur la data et le recrutement de jeunes talents internationaux. Dall'Oglio explique que cette stratégie, bien que séduisante sur le papier, ignore l'aspect humain et le temps d'adaptation nécessaire. Il souligne que pendant cette période d'intégration, l'équipe ne gagne pas de points, créant un cercle vicieux où les résultats tardent à venir. Cette approche s'est révélée particulièrement dangereuse dans le contexte d'une montée en Ligue 1, où chaque point compte pour le maintien.
Un club historique sacrifié sur l'autel de l'expérimentation
Dall'Oglio exprime sa frustration face à une situation qu'il juge évitable et dramatique pour l'institution stéphanoise. "Il n'y avait pas de souci avec le projet Kilmer, les jeunes, la data, mais il faut prendre en compte l'aspect humain dans l'arrivée des recrues", précise-t-il, montrant qu'il n'était pas opposé à la philosophie générale mais à son application rigide. L'entraîneur révèle avoir demandé un ou deux joueurs d'expérience pour faciliter l'intégration des jeunes recrues et accélérer la prise de points. Ce refus de compromis de la part des dirigeants a créé une situation paradoxale où il fallait "être patient avec une urgence de résultat, c'était incompatible". Pour lui, la relégation de l'ASSE représente un échec collectif qui dépasse sa seule responsabilité, car "l'ASSE ne devrait pas être en L2. Ce club ne doit pas être en danger pour descendre".
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