L'AS Saint-Étienne traverse actuellement une période exceptionnelle en Ligue 2, affichant un bilan quasi parfait avec son statut d'équipe invaincue et de leader offensif du championnat. Les hommes d'Eirik Horneland ont su construire une solide réputation défensive tout en développant un jeu offensif séduisant qui leur permet de dominer leurs adversaires. Cependant, derrière cette façade brillante et ces 17 points au compteur, une problématique récurrente commence à inquiéter l'encadrement technique et pourrait s'avérer déterminante dans la course à la montée. Cette faiblesse, bien que masquée par les résultats positifs, révèle un schéma tactique préoccupant qui se répète match après match et qui pourrait coûter cher face à des formations plus opportunistes et cliniques devant le but.
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Des entames de rencontre systématiquement laborieuses
L'analyse des dernières performances stéphanoises révèle un pattern troublant concernant les premières minutes de jeu. Lors du déplacement à Amiens (0-2), les Verts ont une nouvelle fois démontré leur incapacité à imposer immédiatement leur rythme, nécessitant près d'un quart d'heure avant de véritablement entrer dans leur match et de hausser leur niveau de jeu. Cette tendance s'était déjà manifestée contre Reims, où il avait fallu attendre une demi-heure pour voir Stassin ouvrir le score, ainsi qu'à Clermont, où cette lenteur d'adaptation avait même coûté un but encaissé juste avant la pause. Le constat est sans appel et les chiffres ne mentent pas : aucun but inscrit lors des quinze premières minutes depuis le début du championnat. "Nous devons entrer plus vite dans nos matchs, imposer notre rythme dès le coup d'envoi", a d'ailleurs reconnu Horneland, parfaitement conscient que ce faux rythme initial représente un véritable piège face à des équipes plus réalistes et opportunistes.
Un profil statistique révélateur des difficultés d'adaptation
L'examen approfondi de la répartition des buts stéphanois confirme de manière indiscutable ce profil de démarrage lent qui caractérise l'équipe cette saison. La période comprise entre la 46e et la 60e minute s'avère particulièrement prolifique pour les Verts avec 5 réalisations, démontrant que la pause de la mi-temps agit comme une véritable piqûre de rappel psychologique et tactique pour les joueurs. Cette capacité de réaction après les consignes de l'entraîneur témoigne des qualités d'adaptation de l'effectif, mais souligne également la difficulté à appliquer d'emblée les consignes sur le terrain. Paradoxalement, avant cette période faste, c'est le silence radio total qui règne dans les statistiques offensives. Du côté défensif, le constat n'est guère plus rassurant puisque si le bloc défensif tient effectivement bon en début de rencontre, il tend à se relâcher dangereusement en fin de première période et dans le dernier quart d'heure, moments cruciaux où cinq des sept buts encaissés l'ont été. "Nous sommes solides mais nous devons rester concentrés sur 90 minutes, pas 60", a d'ailleurs souligné le coach après la victoire à Amiens.
Guingamp et Montpellier, véritables tests de maturité
Le calendrier à venir va offrir à l'ASSE l'opportunité de démontrer sa capacité à corriger ces défauts tactiques, à commencer par la réception de Guingamp samedi soir (20h). Cette formation bretonne, réputée pour son jeu offensif et imprévisible, représente le test idéal pour jauger la capacité des Stéphanois à imposer d'entrée leur domination et leur rythme de jeu. Car malgré leurs excellentes statistiques avec la meilleure attaque du championnat (15 buts), ce défaut récurrent pourrait rapidement se transformer en talon d'Achille face à des adversaires plus cliniques. Le déplacement à Montpellier qui suivra s'annonce encore plus périlleux avant la trêve internationale, constituant un véritable baromètre de la progression de l'équipe. L'ASSE dispose indéniablement de toutes les cartes en main pour poursuivre sa route vers l'élite, mais elle devra impérativement prouver qu'elle sait désormais démarrer ses matchs avec la même intensité qu'elle les termine.
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