Bordeaux : Des revirements de position décisifs avant le jugement de la LFP ?

Lundi, les Girondins de Bordeaux connaîtront le verdict tant attendu par l’entièreté du football français depuis le vendredi 2 juin au soir. Si certains sont pessimistes et d’autres résolument optimistes, peu de nuances se dégagent dans un dossier particulièrement épineux où la vérité et le mensonge se mêlent aussi bien que la bonne et la mauvaise foi. En tout cas, le supporter fautif sur Lucas Buades s’est confié sur son geste et sa vision des choses.

Illustration : "Bordeaux : Des revirements de position décisifs avant le jugement de la LFP ? "
© Twitter officiel Girondins de Bordeaux


Ce matin, le club présidé par Gérard Lopez est revenu, via un communiqué cinglant, sur l’incident survenu lors de Bordeaux-Rodez en réclamant un match rejoué et en condamnant l’attitude du club ruthénois : « Le FC Girondins de Bordeaux s’interroge également sur les raisons qui ont conduit le RAF à ne pas coopérer spontanément avec les enquêteurs dans les heures et journées ayant suivi les événements. Le FC Girondins renouvelle sa volonté d’obtenir une décision qui ne prévoit pas de sanction disciplinaire à l’encontre du club et qui permettra de rejouer le match arrêté afin que le classement définitif du Championnat de L2 se joue sur le terrain sportif pour en garantir une parfaite équité.».


Une agression remise en cause ?


Auparavant, dans le communiqué, le club évoque le geste du supporter à l’origine d’un effet papillon extraordinaire : « Le geste de l’individu qui s’est introduit illicitement envers le joueur du RAF semble n’avoir été potentiellement porté, le cas échéant, qu’à l’épaule au moment où, simultanément, plusieurs coéquipiers venaient entourer le joueur, entraînant dans sa chute l’un d’entre eux. Il apparaît de ce fait que la commotion invoquée par le joueur ne puisse qu’être le fruit du seul geste de l’individu ». Une défense étonnante du supporter après avoir affirmé que celui-ci serait poursuivi en justice comme l’avait confié Gérard Lopez en conférence de presse improvisée d’après-match. Aujourd’hui, So Foot a publié un entretien avec le supporter bordelais, membre du directoire du groupe de supporters Ultramarines, qui est revenu sans détour sur son geste et le recul qu’il en avait après un peu plus d’une semaine. Celui-ci n’adopte pas une attitude expiatoire mais affirme bel et bien que son geste a été amplifié : « Je réfute totalement le terme d'agression. Je n’ai frappé personne, je suis catégorique. Je suis quasiment certain de ne pas avoir touché Lucas Buades. Quand je lis des termes comme "agression" ou "violence", je m’inscris en faux et les images parlent d’elles-mêmes. On parle de jeunes sportifs professionnels, habitués aux chutes et aux contacts, qui tombent comme des quilles après s’être fait légèrement bousculés. Effectivement, je les repousse, mais pas dans le but de leur faire mal.» Des détails qui s’entendent mais qui auront du mal à convaincre les supporters et les hautes instances du football français face à une intention qui reste inadmissible. Toutefois, l’homme dont le prénom est Marc se dit choqué de la décision arbitrale de suspendre la rencontre : « Une fois que je réalise mon erreur, je retourne dans la tribune et me fais discret. Pour moi, le match va reprendre tout de suite. Au bout d’un quart d’heure, on me dit que le match n’a toujours pas repris. Là, je suis choqué et étonné. Quand je comprends que le match ne va jamais reprendre, la stupeur est totale. Comment peut-on arrêter ce match ? Quelle est cette mascarade ?»

L’interview de So Foot démontre un homme qui a été dépassé par son geste et qui semble, de bonne foi, ne pas saisir qu’il ait pu susciter une commotion cérébrale chez Lucas Buades. Si des zones d’ombres existent et sont indubitables, difficile d’envisager la Ligue Professionnel de Football donner du crédit à ses propos. Concernant le communiqué des Girondins de Bordeaux, il relève d'un nouveau coup de pression affirmé à l’encontre de Rodez mais, surtout, à la commission de discipline de la LFP qui collectionne depuis une semaine des informations qui, quotidiennement, tombent au compte-goutte et semblent ternir les deux clubs. Bien malin celui qui saura prédire la sentence qu’il adviendra lundi. À suivre…