Menés 2-0 dès la et réduit à 10 dès la 20ème minute, les nantais se sont logiquement inclinés face à la Juventus de Turin. La décision d’expulser Nicolas Pallois a décidé du sort d’un match que les canaris ont disputé jusqu’au bout, sans démériter.
Hier, nombreux étaient les spectateurs de FC Nantes-Juventus de Turin à y aller de leur invective envers l’arbitre de la rencontre. Devant leur écran, dans les bars et dans les tranchées de la Beaujoire, beaucoup s’indignaient du carton rouge adressée à Pallois, qui mettait fin précocement aux maigres espoirs nantais.
Si le rôle des hommes en noir consiste à être le moins visible, hier, Jose Maria Sanchez Martinez aura été malgré lui décisif. Alors qu’on estime la performance arbitrale à l’aune du peu d’influence sur le cours du match de l’arbitre principale, le sport est ainsi fait que l’appréciation du corps arbitral est souvent requise et déterminante.
Or, hier, c’est précisément d’appréciation dont Monsieur Martinez a cruellement manqué. En appliquant à la lettre un règlement, qui comme tout règlement, est souvent bien plus bête que ce qu’il sanctionne, il s’est privé de toute capacité de jugement, et a du même coup éteint le match, masquant sa responsablité derrière la légalité.
La règle est claire et détaillée au chapitre de la loi 12 : « Fautes et incorrections » : « Si un joueur empêche l’équipe adverse de marquer ou annihile une occasion de but manifeste en touchant délibérément le ballon de la main, le joueur doit être exclu où qu’ait été commise la faute. »
Parce qu’il ne fait aucun doute que Pallois touche le ballon de la main et qu’il le sauve ainsi de filer au but, la décision de l’arbitre espagnol semble bel et bien justifiée, à un détail près. Le défenseur nantais dévie-t-il volontairement le ballon de la main ? À regarder de plus près les ralentis, le geste du français semble franchement involontaire.
Alors que la loi de la double peine ne s’intéressait pas à l’intention des joueurs commettant la faute dans la surface de réparation, toute action irrégulière empêchant un but étant sanctionné d’un penalty et d’un carton rouge, la modification récente du texte implique désormais de prendre en compte l’intentionnalité du joueur sanctionné, afin de décider de la couleur du carton attribuée. Aussi, l’arbitre a fait le choix de respecter la règle dans sa version la plus stricte, au détriment de sa modification autorisant davantage de souplesse.
En ce sens, il avait bien la possibilité de ne pas mettre de carton rouge à Nicolas Pallois, décision peut être moins réglementaire, mais plus juste.