L’Ultra rime avec passion. Dans les stades de Ligue 1, les groupes de supporters donnent de la voix à chaque match. À domicile comme à l’extérieur, ils n’hésitent pas à clamer leur amour pour leur club et à taquiner les groupes adverses. Tifos, chants, banderoles et ferveur, le mouvement Ultra contribue à l’aspect festif du football français. De Marseille à Paris, de Lille à Lens, de Lyon à Saint Etienne en passant par Nice, Strasbourg ou Nantes, les supporters sont animés par une rivalité qui va au-delà du sportif. Quitte à se mettre en danger et à en venir aux mains.

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Si les Ultras aiment se charrier dans les tribunes, leur passion pour leur club est infatigable. Un attachement sans relâche sauf le point de rupture ultime. Dans ce monde très compétitif, le vol d’une banderole, plus communément appelé « bâche », constitue une déclaration de guerre. Une provocation ultime pour les Ultras. Car la valeur de ce bout de tissu est inimaginable pour les spectateurs lambda. Un acte qualifié de petit bras provocant ainsi une crise diplomatique. Un coup bas pour mettre son adversaire dans les tribunes au tapis. Un K.O technique et émotionnel qui plonge les groupes dans le plus profond désarroi.
Si bien qu’un appel à la grève est déclenché
Perdus et dénués de leur madeleine de Proust, les supporters ne peuvent plus soutenir leurs protégés dans les tribunes. Cette saison, le Roazhon Celtic Kop s’est mis en grève après le vol de leur bâche et le passage à tabac d’un supporter. Après le match face à Clermont en septembre dernier (victoire des Bretons 6-0) le groupe de supporters principal du Stade Rennais a été victime d’un « guet-apens ». Provocant la mise en sommeil des Ultras pendant trois matchs.
Récemment, ce sont les Ultras de l’Amiens SC, club de Ligue 2, qui ont fait les frais de cet acte déloyal. En déplacement à Valenciennes et malgré une victoire deux buts à zéro, les Amiénois ont eu une mauvaise surprise. En cause, le vol de la fameuse bâche. Un affront total et impardonnable dans le milieu. Conséquence, le Kop amiénois a suspendu toute son activité à domicile comme à l’extérieur.
La rancune, principale motivation des Ultras
Après l’injure, la polémique. Une bâche représente souvent le travail, l’admiration et l’attachement à son club. Une œuvre d’art, chère aux yeux de tout supporters d’un club. Et si ce « bébé » est dérobé, alors la colère grimpe et les conséquences de cet acte provoquent des comportements dangereux et irresponsables. Les représailles sont un phénomène craint par les autorités. En cas de vol, le code d’honneur Ultra ne renseigne pas de porter plainte. La tragédie doit se régler outre la loi.
Une différence entre Ultras et Hooligans
Le mouvement Ultras, arrivé en France au début des années 1980 tente de peser dans les décisions et la vie des clubs. À l’inverse des Hooligans, les Ultras ont une visée non violente du football. Même si parfois, dans les faits, cette règle n’est pas toujours respectée. En témoigne les nombreux débordements cette saison notamment dans le derby Lens-Lille entre autres.
En 2011, les instances du football français avaient promulgué une loi visant à réduire les déplacements à l’extérieur. Livrés à eux-mêmes en terre ennemis, les Ultras visiteurs sont à la merci des locaux. En France, le mouvement Ultra doit faire face à la péjorative comparaison aux Hooligans.
Pourtant, dans le fond les deux n’ont rien à voir. Mais dans les faits, l’histoire récente nous a rapprochés du contraire.