Au lendemain de la défaite historique de Manchester United face à Liverpool, le rachat du club se précise. Propriété des frères Glazer depuis 2005, le club fait l’objet d’un duel entre le dirigeant d’Ineos et propriétaire britannique de l’OGC Nice et le frère de l’émir du Qatar, à la tête de QSI, société détenant le capital du PSG, Jassim Bin Hamad Al Thani.
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Après une première offre de Jim Ratcliffe, il semblerait que la fondation d' investissement qatarie soit en passe de rafler la mise. Jusque dans les travées de Wembley dimanche dernier et même après le sacre mancunein en EFL Cup, 5 ans après leur dernier titre, les chants à l’encontre des Glazer continuaient à résonner dans la capitale londonienne. Il faut dire que les fans des Red Devils ne portent pas dans leur coeur les multi-milliardaires américains, avant-gardistes en leur genre.
Alors que la multipropriété est aujourd’hui l’objet de nombreux débats, les six frères Glazer avaient une longueur d’avance en la matière. Fils de Malcom Glazer, investisseur ayant fait fortune dans l’immobilier, les frères suivent l’entreprise du patriarche qui voulait désormais capitaliser sur le milieu du sport. Aussi, après le rachat d’un club de base-ball en 1995, les Glazer acquièrent Man United.
Depuis, le père est mort et les fils ont eux, dépensé presque 2 millards de livres dans le recrutement, avec les retours notoires de CR7 et Pogba, ainsi que l’arrivée d’Ibrahimovic, Di Maria, Cavani, Antony ou Casemiro. Plus encore, sous la direction des Glazer, Man United a remporté 13 trophées dont 1 ligue des Champions. Si seul Chelsea et Manchester City ont fait mieux sur la même période, le bilan sportif des américains est loin d’être ici la cause du mécontente des supporters. Dès leur arrivée, les groupes les plus impliqués dans la gestion du club- certains membres détenant même des parts, ont fustigé le rachat des Glazer, dénonçant une entreprise financière visant à grossir le portefeuille des dirigeants, voulant réinvestir la lucrativité du marché footbalistique dans les comptes de leur club de NFL, le Tampa Bay Buccaneers qu’ils détiennent depuis 1995.
Plus précisement, le motif de rupture, consommée dès l’achat du club, renvoie à la gestion financière des propriétaires et notamment à leur « plan de rachat à effet de levier ».En vertu de cette stratégie financière, les américains ont financé le rachat de United, sans investir leur propre argent, mais en recourant à l’emprunt. Par ce biais-là, l’opération aura couté au club plus d’1, 3 millards de dollars au club. Ainsi, bien que les revenus de la structure ont doublé depuis 2005, à la faveur de l’augmentation considérable des droits télévisés et de la financiarisation généralisée du football, le montant de la dette de Manchester United avait été augmenté de 133 % fin 2020, et s’élève aujourd’hui à environ 618 millions de dollars. Si bien sûr, la crise du Covid a considérablement affecté les finances du club, il n’empêche que c’est bien la formule d’emprunts qui est à l’origine de l’endettement abyssal du club.
Malgré cette santé financière quelque peu en berne, les intéressés sont donc multiples. Alors qu’il avait formulé son voeu de rachat dès cet été, Jim Ratcliffe, qui avait offert début février environ 4 millions de livres aurait été devancé par la fondation Nine Two, géré par le frère de l’émir du Qatar, et propriétaire du fonds d’investissement détenteur du Paris-Saint-Germain.
Jassim Bin Hamad Al Thani a récemment affirmé être essentiellement motivé par sa passion pour les Red Devils, dont il promet de lever la dette, avant de déployer un plan massif d’investissement visant à agrandir le stade, créer de nouvelles infrastructures et bien sûr financer la compétitivité des équipes masculines et féminines.
À moins de 3 mois de l’issue de la Coupe du Monde organisé au Qatar, nulle doute que le monarque de l’émirat pétrolier a les moyens d’une telle révolution, ardemment appelée par les fans.