Le mercato estival de Ligue 1 a été marqué par une affaire qui continue de faire des remous plusieurs semaines après sa conclusion. Lassine Sinayoko, l'attaquant de 25 ans de l'AJ Auxerre, était au cœur d'un véritable feuilleton qui a impliqué plusieurs clubs de premier plan. Courtisé simultanément par l'OGC Nice, le RC Lens et l'Olympique Lyonnais après le départ de Georges Mikautadze, le buteur bourguignon a finalement été retenu par sa direction malgré l'intérêt manifeste de ces formations ambitieuses. Cette situation a généré des tensions considérables, particulièrement entre Lens et Auxerre, où les négociations se sont soldées par un échec retentissant. L'attaquant, qui arrive en fin de contrat en juin prochain, représentait un enjeu majeur pour l'AJA qui souhaitait absolument conserver son buteur fétiche, déjà auteur de deux buts en autant de rencontres depuis le début de la saison actuelle.
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Les révélations explosives de Jean-Louis Leca
Le directeur sportif lensois Jean-Louis Leca a livré un témoignage accablant sur les méthodes employées par la direction auxerroise lors des négociations. Dans une interview accordée à RMC, il a détaillé les circonstances de cet échec retentissant qui l'a profondément marqué. "Il faisait partie des listes. On a vu que Nice était sur le joueur, alors j'ai pris ma voiture et j'ai demandé un rendez-vous aux Auxerrois pour ne frustrer personne", a-t-il expliqué, soulignant sa volonté de procéder dans les règles. Le dirigeant lensois a insisté sur sa démarche respectueuse, précisant qu'il avait "demandé si l'on pouvait parler au joueur afin de faire les choses dans les règles". Cette approche contrastait avec les reproches formulés par Auxerre envers Nice, accusé de ne pas avoir respecté les procédures habituelles. Les Sang et Or, qui avaient finalement opté pour le pari Odsonne Édouard (27 ans), étaient pourtant très proches d'enrôler Sinayoko avant que la situation ne dégénère.
Un accord bafoué et des promesses non tenues
Les révélations les plus choquantes concernent la rupture d'un accord qui semblait pourtant définitivement scellé entre les deux parties. Selon Leca, les négociations avaient abouti à un consensus après deux à trois heures de discussions intenses. "Il y avait trois conditions. Le prix, qu'il puisse jouer, parce que le coach voulait qu'il joue. Et que ce soit écrit pour ne pas avoir de problème", a-t-il détaillé, précisant que ces conditions avaient été validées par Auxerre. Le moment le plus symbolique de cet accord raté reste cette poignée de main qui devait sceller le transfert : "on s'est serré la main et on s'est regardé dans les yeux. Ils m'ont dit 'on est des hommes à Auxerre'". Cependant, cette promesse solennelle n'a pas résisté aux revirements de la direction icaunaise. "Ils ont écrit le draft, tout était ok, mais ce n'était tout simplement pas des hommes", a lâché le dirigeant lensois avec une amertume palpable, dénonçant ce qu'il considère comme une trahison caractérisée.
Des méthodes contestables et un joueur pris en otage
L'affaire a pris une tournure encore plus dramatique lorsque la direction auxerroise a décidé d'empêcher physiquement le transfert du joueur. Jean-Louis Leca a révélé que Sinayoko était sur Paris avec son agent pour finaliser son arrivée à Lens lorsque sa direction a brutalement interrompu le processus. "Quand Auxerre a fait ce coup bas, ils nous ont dit qu'ils interdisaient au joueur de voyager", a-t-il dénoncé, évoquant des menaces directes exercées sur l'attaquant. La situation a atteint son paroxysme quand Auxerre a menacé le joueur de poursuites judiciaires : "Ils l'ont menacé en disant qu'il y aurait des choses intentées contre lui". Face à ces pratiques qu'il juge inacceptables, Leca a pris la décision de se retirer définitivement des négociations : "Il voulait venir, ils l'ont pris en otage. On s'est dit qu'il fallait sortir du dossier et ne plus traiter avec des gens comme cela". Cette lourde prise de parole du dirigeant lensois illustre l'ampleur des tensions générées par cette affaire qui continue de marquer les relations entre les deux clubs.
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