Mercredi soir, au cœur des festivités Nantaises d’après-match une banderole fait l’apparition sur le terrain : « Soutien à ceux qui œuvrent pour nous rendre le FC Nantes ». Signe que malgré l’embellie sportive, l’essentiel, pour certains est ailleurs. L’envie d’écrire une nouvelle histoire, en s’appuyant sur la réussite du passé, anime les supporters du club, et a fait naître le Collectif Nantais.
Ce dimanche 6 mars, a été lancé officiellement le financement participatif du collectif Nantais. Ce collectif, qui a vu le jour le 4 juin 2021, promeut une envie commune de construire un futur inspirant pour le Club Nantais, un profond respect de son histoire et de ses valeurs. Ce projet participatif a pour objectif de susciter un élan populaire derrière un projet de rachat du club. Le projet a pour devise : « Un grand club de football mérite une grande mobilisation de son territoire. »
C’est donc un projet totalement novateur que les supporters Canaris tentent de mettre sur pied. À l’aide d’anciens joueurs, mais aussi de divers dirigeants d’entreprises, tous originaireS du pays Nantais, le mouvement tente d’insuffler au FC Nantes un nouveau dynamisme plus en accord avec son histoire et ses valeurs. Les fondateurs du Collectif Nantais souhaitent voir leur projet partagé avec le plus grand nombre, et avec celles et ceux qui ici et ailleurs sont des amoureux du football, mais surtout du FC Nantes. Ici, le supporter sera intégré au projet et ne sera plus seulement une caution.
C’est sans doute à la suite du mouvement de protestation survenu la saison dernière « Le Kita Circus » que les supporters ont décidé d’insuffler un nouvel esprit à leur club. Passés non loin de la rétrogradation sur la saison 2020-2021, les Canaris s’offrent une belle saison qui pourrait se conclure par une Coupe de France mais aussi une place Européenne. Mais les mémoires des supporters restent vives.
Daniel Riolo traduisait plus fidèlement le sentiment des supporters nantais : « Kita, on sait que ce gars a massacré en grande partie le FC Nantes et son histoire, avec la volonté de le faire couper avec le passé. Et une Coupe de France, n’effacera rien. Jamais les supporters n’oublieront ce qu’il a fait ».
Ainsi la campagne de financement participatif a déjà débuté et a pour objectif 8 millions d’euros. Pour participer, il faut débourser un minimum de 100 €. Ce modèle d’actionnariat populaire, c’est la possibilité de souscrire à des actions pour particuliers, associations et petites entreprises. Au-delà de l’argent récolté, c’est aussi un fort soutien populaire qui est espéré. Déjà, plus de 2000 personnes sont dans la file d’attente pour la validation de leur profil investisseur. En seulement deux jours 71 000 € ont été récoltés.
Seulement, Waldemar Kita n’a pas pour objectif de vendre le club. Son équipe de communication a fait parvenir un communiqué : « Le club n’est pas à vendre, pour autant Waldemar Kita l’a toujours dit, il examine bien évidemment toutes les offres sérieuses, c’est-à-dire construites et financées ». Si cela ne ressemble pas à une porte ouverte, cette dernière ne paraît pas totalement fermée. Le président nantais ne considérerait pas d’offre d’achat inférieur à 70 Millions d’euros.
De l’autre côté, le collectif tente de rallier à sa cause et à son projet de fond un actionnaire majoritaire pour atteindre au moins les 65 Millions. Mickaël Landreau affirmait que « Oui, si W.Kita vend le club 20/25 M demain, on est prêt à l’acheter demain » mais a aussi déclaré « avoir beaucoup de respect pour ce que le président fait, pour l’argent investi, la réussite actuelle, on ira discuter avec lui quand on s’estimera prêt, on avait besoin de temps. On est hyper content d’être à cette étape là, c’est à tout le monde de prendre conscience de ce qui est en train de se jouer ».
Alors que le collectif Nantais se dit soutenu par 60 % des sponsors du club. Le projet est loin d’être abouti, mais quel formidable projet solidaire. Si ce projet va jusqu’au bout, le club des Canaris peut marquer l’histoire du foot à jamais avec la possibilité de participer concrètement à son histoire. Retour aux sources pour un Football toujours plus capitaliste ?