L'Olympique de Marseille et la sélection gabonaise se sont retrouvés dans une situation de tension diplomatique majeure autour de la gestion de Pierre-Emerick Aubameyang lors de la Coupe d'Afrique des Nations. À 36 ans, l'attaquant marseillais s'est trouvé malgré lui au centre d'un véritable bras de fer institutionnel qui a révélé les difficultés persistantes entre clubs européens et sélections africaines. Cette polémique, qui a débuté par une blessure à la cuisse gauche contractée face à l'AS Monaco (1-0), a rapidement pris des proportions inattendues, transformant un simple cas médical en incident diplomatique. L'affaire illustre parfaitement les tensions récurrentes qui existent entre les intérêts des clubs, soucieux de préserver leurs investissements, et les ambitions des sélections nationales, désireuses de compter sur leurs meilleurs éléments lors des compétitions continentales.
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Un protocole médical source de discorde
La gestion médicale d'Aubameyang a constitué le premier point de friction entre les deux parties. Après sa blessure contractée lors du match contre Monaco, l'OM avait initialement gardé son joueur auprès de son staff médical, supervisant personnellement la reprise de la course et les examens complémentaires. Cette décision, prise en concertation avec la fédération gabonaise, semblait initialement faire consensus. Cependant, le timing serré de la compétition et les enjeux sportifs ont rapidement compliqué la situation. Aubameyang n'a rejoint le Maroc que lundi dernier, accompagné d'un kinésithérapeute marseillais, à seulement deux jours du match crucial contre le Cameroun. Cette arrivée tardive a créé une situation d'incertitude médicale qui a alimenté les tensions entre les deux camps, chacun ayant sa propre vision de la gestion optimale du joueur.
L'escalade des tensions et les déclarations polémiques
La situation a véritablement dégénéré lorsque le sélectionneur gabonais Thierry Mouyouma a décidé de faire entrer Aubameyang en jeu après une demi-heure de match contre le Cameroun, malgré son statut médical incertain. Cette utilisation du joueur a provoqué la colère de l'OM, qui considérait cette décision comme un manque de respect des accords préalables. La réaction du sélectionneur gabonais n'a fait qu'envenimer la situation. Samedi, Mouyouma s'est insurgé contre l'attitude de Marseille, déclarant sans détour : "Pierre-Emerick est arrivé revanchard et motivé. Ce mépris envers la CAN doit s'arrêter. Nous ne recevons le diktat de personne." Ces propos particulièrement virulents ont révélé l'ampleur du fossé qui sépare les deux visions, celle d'un club protecteur de ses intérêts et celle d'une sélection revendiquant sa souveraineté sportive.
Dénouement sportif et retour au calme
Malgré les polémiques, Aubameyang a été titularisé lors du match décisif contre le Mozambique, répondant sur le terrain en trouvant le chemin des filets. Cependant, cette performance individuelle n'a pas suffi à éviter une défaite cruelle (2-3) qui a scellé l'élimination précoce des Panthères gabonaises. Cette sortie rapide de la compétition a paradoxalement résolu le casse-tête marseillais, permettant un retour anticipé du joueur. Pour Roberto De Zerbi, cette conclusion précoce de la CAN représente également une opportunité de récupérer Amine Gouiri, qui avait renoncé à la compétition pour se faire opérer de l'épaule droite. L'OM peut désormais se projeter sereinement sur la suite de sa saison, avec un effectif qui se recompose progressivement et sans les bruits de fond qui ont parasité cette période.
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