L'empire footballistique de Joseph Oughourlian connaît une restructuration majeure avec l'annonce de son retrait du Calcio Padova. Le propriétaire du RC Lens, figure emblématique de la multipropriété dans le football européen, tire un trait sur son expérience italienne après avoir orchestré une remarquable remontée sportive. Cette décision marque la fin d'un chapitre ambitieux mais semé d'embûches, où les défis économiques et relationnels ont finalement eu raison de la persévérance de l'investisseur franco-arménien. L'aventure italienne touche à sa fin pour Joseph Oughourlian, qui avait pourtant réussi l'exploit de mener le club "de la quasi-faillite à la Serie B". Son parcours à Padoue illustre parfaitement les complexités inhérentes à la gestion d'un club de football dans un contexte culturel et économique différent de celui qu'il maîtrise en France.
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Une prise de contrôle progressive face à des défis structurels
L'engagement de Joseph Oughourlian avec Padoue a débuté de manière progressive, d'abord comme actionnaire minoritaire fin 2017, avant de prendre les rênes du club en 2019 via sa holding. Cette montée en puissance s'est effectuée dans un contexte particulièrement difficile, le club vénitien traversant une période de turbulences financières majeures. Au printemps 2019, Padoue sortait à peine d'une relégation en Serie C et flirtait avec la cessation de paiement, situation qui nécessitait une intervention rapide et déterminée. Malgré les investissements consentis et la remontée sportive obtenue, le club n'a jamais réellement dégagé de profit, freinant toute ambition durable. Cette réalité économique contrastait fortement avec les espérances initiales de l'homme d'affaires, habitué à des modèles plus rentables dans ses autres investissements footballistiques. La complexité du marché italien, avec ses spécificités réglementaires et culturelles, s'est révélée plus ardue à appréhender que prévu.
Des obstacles multiples qui ont compromis le projet
Le parcours de Joseph Oughourlian à Padoue a été jalonné de difficultés qui ont progressivement érodé sa motivation à poursuivre l'aventure italienne. Les relations tendues avec les autorités locales, particulièrement autour du dossier crucial du stade, ont constitué un frein majeur aux projets d'investissements envisagés. Cette situation administrative complexe a entravé le développement des infrastructures, élément pourtant essentiel pour la viabilité économique du club. Par ailleurs, la grève des supporters en fin de saison a révélé un malaise profond, symptomatique d'un manque de ferveur chronique dont souffre la formation vénitienne. Cette désaffection du public local contraste avec l'engouement que connaît le RC Lens sous sa direction, soulignant les différences culturelles entre les deux environnements footballistiques. Le modèle économique fragile du club italien, incapable de s'aligner sur les attentes d'un investisseur international, a finalement scellé le sort de cette collaboration. La greffe entre ambition d'investisseur et réalité locale n'a jamais véritablement pris, résumant parfaitement les difficultés rencontrées.
Une succession organisée et des perspectives d'avenir
L'annonce du retrait de Joseph Oughourlian s'accompagne déjà de la préparation de sa succession, témoignant d'une gestion responsable de la transition. L'homme d'affaires argentin Marcelo Figoli apparaît comme le candidat privilégié pour reprendre les rênes du club, cette passation devant s'accélérer dans les prochaines semaines selon l'entourage du club. Pour Oughourlian, ce désengagement pourrait lui permettre de récupérer environ 12 millions d'euros selon La Gazzetta Dello Sport, somme qui pourrait être réinjectée dans ses autres projets, notamment à Lens dans le cadre du rachat de Bollaert. Cette restructuration s'inscrit dans sa stratégie globale de multipropriété, où il continue d'incarner cette approche avec ses participations aux Millonarios en Colombie et au Real Saragosse en D2 espagnole. Son retrait de Padoue lui permettra de se concentrer davantage sur le développement du RC Lens, club phare de son portefeuille footballistique.
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