Mercato OL : Dernière étape avant un transfert estival inévitable ?

C’est désormais officiel, l’Olympique Lyonnais affrontera le Paris Saint-Germain en finale de Coupe de France le 25 mai prochain. En cas de victoire, les hommes de Pierre Sage joueront la Ligue Europa la saison prochaine, alors qu’en cas de défaite, ils devront batailler pour accrocher la 7ème place qui sera qualificative pour la Ligue Europa Conférence. Dernière chance pour un certain Rayan Cherki d’exploser enfin dans son club formateur.

Illustration : "Mercato OL : Dernière étape avant un transfert estival inévitable ?"
© Twitter officiel de l'OL

Une tendance à un départ

Après avoir été très bon sous les ordres de Laurent Blanc la saison passée, Rayan Cherki a ensuite été challengé par ses différents entraineurs. N’entrant pas dans les plans de Fabio Grosso qui lui trouvait des manquements tactiques, il est aujourd’hui victime de la forte concurrence offensive sous Pierre Sage et doit, principalement, se contenter d’entrées en jeu. Son contrat expirant en juin 2025, il est aujourd’hui proche d’un départ. Lui qui possède l'un des salaires les plus élevés du vestiaire ne devrait pas prolonger son contrat et sa direction souhaiterait toucher une indemnité transfert qui se situerait entre 20 et 30 millions d’euros. Mais pourquoi le crack lyonnais dont le talent est on ne peut plus certain peine à véritablement démarrer sa carrière ?

Des défauts persistants

Malgré les qualités qu’on lui connaît, à savoir une aisance impressionnante des deux pieds, une qualité de dribble exceptionnelle et une créativité rare, Cherki doit aujourd’hui réussir à régler plusieurs problèmes. Parfois nonchalant, il est capable d'éliminer trois joueurs avant de manquer une transmission des plus simples. Par ailleurs, il a parfois du mal à assimiler les consignes qui lui sont données, notamment dans l’aspect défensif. Il peut également montrer un visage assez agaçant, celui d’un joueur râlant auprès de ses coéquipiers, y compris quand lui-même n’est pas au rendez-vous. Ses entraîneurs sont donc contraints de peser le pour et le contre quant au fait de le titulariser ou non.

En plus de cette facette qu’il peut avoir par moment, Rayan Cherki est un pur numéro 10, un joueur qu’on pourrait qualifier de “vintage” Un type de footballeur qui n’est plus forcément bien perçu dans un sport se voulant de plus en plus athlétique et tactique. Dans une interview accordée à so’foot, Cherki s’est exprimé sur les différentes positions qu’il a pu occuper, notamment celle d’ailier, qui, d’après-lui, ne correspond pas à ses caractéristiques : “Contrairement à ce que vous pouvez penser, je n'aime pas le un contre un. Pour moi, c’est pas du dribble, c’est de la percussion. Quand tu es au milieu du terrain, là, tu dois faire parler ton dribble et ta folie parce qu'autour de toi tu n’as pas un joueur mais deux, ou trois. Il est là, le vrai dribble. Sur le côté, tu percutes, tu accélères et contrairement à avant, les joueurs ne se prennent plus la tête à faire des passements de jambes, des feintes, à revenir vers l’intérieur. Non, c’est 'je pousse le ballon et on verra lequel de toi ou moi ira le plus vite et passera l’épaule avant l’autre'”. Un discours intéressant, qui se vérifie lorsqu’on regarde du côté des centres de formation, notamment en France, qui misent sur la vitesse, l’explosivité plus que sur la créativité et la qualité technique pure.

Un avenir incertain

En effet, l’OL pourrait se résoudre à vendre son joyau afin de percevoir une indemnité de transfert. Mais la possibilité de voir Cherki prolonger dans son club de toujours existe-t-elle ? Son entourage exigera forcément une revalorisation salariale, qui pourrait poser problème à la direction lyonnaise au vu de son apport, notamment statistique, pouvant paraît plutôt faible (3 buts et 6 passes cette saison). Mais est-ce une raison suffisante pour tirer une croix sur le joueur qu’il est susceptible de devenir ? En cas de victoire en finale de Coupe de France et d’une fin de saison satisfaisante, David Friio pourrait être tenté de lui laisser une dernière chance.

En effet, Cherki n’a jamais eu l’occasion d’évoluer dans un cadre propice à l’obtention de bons résultats. Depuis qu’il est en âge de jouer un rôle important en club, il a souvent eu beaucoup (trop) de responsabilités dans l’animation offensive, et il paraissait parfois livré à lui-même pour créer des différences, ce qui, sans lui trouver d’excuse, le poussait parfois à trop en faire. Dans le projet lyonnais qui est en train de voir le jour, il pourrait être associé à des joueurs plus talentueux, susceptibles de combiner avec lui et de l'épauler au niveau de la création. C'est le cas de Saïd Berahma ayant un profil un peu similaire au sien, ou encore de Malick Fofana, qui, lui aussi très jeune, semble maitriser l'art du dribble à la perfection. Si Cherki arrivait à s’épanouir dans cet OL, il pourrait apporter une plus-value, non seulement sportive mais aussi financière, car si sa cote n’est pas au maximum actuellement, celle-ci pourrait exploser en cas de bonnes performances, notamment sur la scène européenne.

Un potentiel nouveau contrat représente un risque, aussi bien pour le joueur que pour le club. Reste à savoir si ce risque sera pris par les différentes parties.