Arrivé cet hiver pour renforcer l’attaque phocéenne, Faris Moumbagna, attaquant de surface au parcours particulier, est parvenu à être décisif sur ses deux derniers matchs. Pourtant, quelques lacunes visibles chez le Camerounais frustrent certains observateurs. Medhi Benatia, conseiller sportif de l’OM depuis novembre, a souhaité tempérer les critiques.
Un profil atypique
“On cherchait un déménageur” se justifie Benatia au sujet de la signature de Moumbagna. À l’approche du dernier mercato hivernal, l’OM possédait dans ses rangs des joueurs de profondeur, d’autres plus fins techniquement pour provoquer et créer la différence, mais ne disposait pas de profil pouvant peser sur les défenses adverses grâce à son physique et son jeu dos au but. C’est pour cette raison que la cellule de recrutement de l’OM a opté pour l’international Camerounais.
Si le joueur a directement été utilisé par Gennaro Gattuso, il entre moins dans les plans de Jean-Louis Gasset qui émettrait certaines réserves à son égard. Pourtant, force est de constater que Faris Moumbagna s’impose comme un élément décisif du vestiaire marseillais. Après avoir inscrit le but libérateur lors du quart de finale d’Europa League (2-2, (4-2 tab), il est une nouvelle fois buteur dans les derniers instants dimanche dernier à Toulouse (2-2) et permet à l’OM de prendre un point important dans la course à l’Europe. “Marquer deux buts en quatre jours, des buts aussi importants, c’est parfait pour sa confiance”, déclare Jean-Louis Gasset en conférence de presse, qui pourrait décider, prochainement, de lui donner plus de minutes.
Des limites indéniables
Si sa détermination est à saluer, certaines lacunes sont tout de même assez visibles et déplaisent à plusieurs suiveurs de l’OM. Le joueur possède indéniablement des limites techniques et peut être en difficulté sur des contrôles, des conduites de balles et des transmissions relativement simples. Christophe Dugarry, champion du monde 1998 ne ménage pas l’ancien joueur du Bodo/Glimt : “Il a montré de telles limites techniques que c’est presque étonnant de voir qu’il puisse jouer en Ligue 1. On a vu des choses quand même, ça pique les yeux. Il y a des mecs qui n'ont jamais joué en pro et qui doivent se demander comment il fait" s’étonne le consultant RMC, malgré deux entrées décisives du joueur en l'espace de trois jours.
Medhi Benatia a tenu à tempérer ces vives critiques et a souhaité rendre hommage à l’état d’esprit d’un jeune joueur qui est encore en construction :”Quand il nous a été recommandé par la cellule de recrutement du club, on cherchait un mec sur qui s'appuyer devant, qui va aller au combat et qui vient en complément avec un profil totalement différent. Là, avec quatre buts et une passe décisive (toutes compétitions confondues), on n'est pas du tout sur des stats d’un joueur catastrophique et on est au moins obligé de lui reconnaître une certaine persévérance. Il est athlétique, va très vite, a beaucoup de qualités requises dans le foot moderne mais je lui rappelle souvent qu'il doit aussi passer par une grande quantité de travail. S'il était fini à 23 ans, ça se saurait”.
Des mots justes et élogieux de la part du dirigeant olympien juste avant la réception importante de l’OGC Nice. Un match dans lequel Faris Moumbagna devrait être récompensé de ses buts importants. L’occasion pour lui de faire taire les critiques sur ses points faibles, et d’amener les observateurs à souligner ses points forts.